Imprimerie à Toulouse
Introduction
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Conclusion
Références
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La fin d'une époque
¶ La marginalisation de l'industrie typographique toulousaine

En 1833, l'archevêque de Toulouse, Mgr d'Astos, fonde une des premières grandes bibliothèques de Toulouse, l'ouvre des bons livres. A la différence de bon nombre d'institutions de cette époque, cette bibliothèque s'avèrera très efficace. Toulouse à cette époque possède alors trois collections publiques ainsi que quelques bibliothèques congrégationnistes. 

Le XIXe siècle est pour l'industrie de l'imprimerie dans le Midi, une période sombre, et le milieu du siècle force est de constater que Toulouse a disparu de la liste des grands centres typographiques de province. 

Les petites imprimeries de Toulouse s'approvisionnent en papier auprès de l'entreprise Paul & Cardaillac, qui possèdent une grande papeterie mécanique à Toulouse ainsi qu'une seconde usine à Bagnères. La concurrence régionale vient des entreprises tarnaises Coste et Degatz-Ricole, qui ont connu un fort développement au XIXe siècle, mais existaient depuis la fin du XVIIIe. 

¶ L'exception qui confirme la règle: les Editions Privat

En 1839, Édouard Privat, Aveyronnais d'origine, ouvre à Toulouse une maison d'édition. Muni d'un brevet de libraire et fort de son expérience de cinq ans chez le libraire-éditeur Paya, il se lance dans l'édition et la vente de livres, d'abord en association puis seul. 

Il se spécialise dans un premier temps dans les ouvrages pédagogiques et historiques. Il s'intitule alors «libraire d'enseignement» et devient le libraire exclusif du lycée de Toulouse tout en fournissant en gros les établissements scolaires de la région. Il édite des livres classiques, textes grecs, anthologies de littératures étrangères. Dans les années 1860, sourd aux querelles scolaires, Privat publie des manuels d'enseignement pour les établissements religieux et devient l'imprimeur de l'archevêché de Toulouse. La maison édite alors le Bulletin théologique scientifique et littéraire de l'Institut catholique de Toulouse puis le Bulletin de l'Université de Toulouse (1897). Après la mort d'Edouard (1887), son fils Paul devient le libraire attitré de l'Université et collabore avec les professeurs de cette dernière, dont Maurice Grouzet dont la Grammaire latine (1903) fit l'objet de nombreuses rééditions. En 1905, Privat fondait la Bibliothèque méridionale.
 
L'autre axe éditorial de la maison est l'édition d'ouvrages d'histoire locale. Son chef d'ouvre est la très belle réédition de l'Histoire générale du Languedoc de Dom Devic et Dom Vaissète dont un exemplaire avait été découvert par Edouard lorsqu'il travaillait chez Paya. En 1867, il décide de continuer ce travail de compilation, aidé en cela par la Société archéologique du midi de la France et par d'éminents littérateurs tel Edouard Dulaurier de l'Institut, d'Emile Mabille de la BN et Auguste Molinier de l'Ecole des chartes. La publication en 16 volumes, s'échelonnera sur 32 ans et s'achèvera en 1904; elle ne connaitra pas un grand succès et grêvera lourdement les résultats de la maison dont le dynamisme ne se dément par ailleurs pas, publiant entre autre, les Inventaires des archives de la Haute-Garonne et les Monuments de Toulouse de Lahondès (1920).
Monuments de Toulouse (Privat)
Illustration des
Monuments de Toulouse

Maison familiale et régionale, ancrée dans son terroir (Edouard entretenait d'excellentes relations commerciales avec St-Gaudens, Mirande, Tarbes ou Périgueux), Privat diffuse ses ouvrages sur tout le territoire national. Après Paul, ce sera son fils Edouard, l'archiviste-paléographe de la famille, puis après 1934 la veuve de ce dernier. 

¶ En guise de conclusion

C'est sur Privat, aujourd'hui rachetée par une grande maison d'édition parisienne, que s'achève ce bref exposé de l'histoire de l'imprimerie à Toulouse. Il est évident que cette histoire n'a rien de franchement exaltant. En effet, le XVe siècle mis à part, Toulouse n'a pas joué un grand rôle dans l'histoire générale de la typographie européenne. Avec ses Colomiès, ses Baour voire ses Privat, l'imprimerie toulousaine a quand même réussi à produire une large sélection d'ouvrages généraux qui ont puissamment contribué au développement intellectuel du Languedoc.

Hôtel-Dieu Saint Jacques
Hôtel-Dieu Saint-Jacques - Sur les bords de la Garonne

 
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