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uchés
sur des crêtes, des éperons ou des pitons rocheux, dominants
des surplombs, des falaises, des gouffres - parfois balcons aux grilles
de nuées ouverts sur des plaines entières - dressés
aux confins du ciel, chauffés à blanc par les étés,
craquants de gel, battu du cers et de l'autan, solitaires, fantomatiques,
orgueilleux, repliés sur les lambeaux de leurs murailles monstrueuses,
ils défient l'espace et bravent les siècles.
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d'aigles ou cités fortifiées, ils profilent leurs corps déchiquetés
sur le ciel de la Montagne Noire, des Corbières ou de l'Ariège.
Ils épousent si bien la roche qui leur prêta sa couleur et
son grain qu'on les prend souvent pour des accidents de la nature, quand
ils furent des nécessités de l'histoire.
ais
c'est aujourd'hui le point où cette histoire réintègre
la terre, et se fait paysage. C'est l'endroit où les actions, les
amours et les haines qui ont jadis habité tout cela, ne sont plus
qu'un grand livre immobile auquel s'arrachent, l'une après l'autre,
des pages de grès, de calcaire ou de schiste.
es forêts
opaques du pays de Foix jusqu'à la vallée nue du Roussillon,
des courbes douces du Chercorb aux dents de scie de Quéribus et
de Lastours, des gorges du Termenès aux causses du Minervois, cette
géographie parsemée de décombres est plus qu'un itinéraire
de sites pittoresques : le cadastre d'une tragédie.
ar ici
toute une geste s'est inscrite en creux. Ici, le temps s'est fossilisé.
in Citadelles du Vertige par Roquebert & Soula
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