Imprimerie à Toulouse
Le temps des
incunables
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Le temps des incunables
¶ La deuxième vague (1479-1494)
Le premier imprimeur toulousain qui nous soit connu est Jean Parix, originaire d'Heidelberg en Allemagne, qui en 1479 imprimait dans la même ville, De lude emphiteotico, un ouvrage de droit de Jason de Maino, avec cette souscription: « Teutonicus arte Johannes... Finit Tholosæ anno Christi MCCCLXXIX » et le De clericis concubinaris de Alphone Benevento.

Installé près du Pont Vieux, il signait ses ouvrages de son nom en y accolant les surnoms « Teutonicus », « Alaman » ou encore « d'Alamania », montrant ainsi sa fierté de ses origines. Il était associé depuis 1483 avec Henri Turner Allemanus, imprimeur arrivé à Toulouse à la même époque que Jean Parix et qui signait tous ses ouvrages de la marque « T ».
 
Fondeur de caractères
Fondeur de caractères versant le plomb dans la matrice de la fondeuse
Gravure sur bois de Jost Amman (1568)
Plus tard, il s'associa avec Stephan Klebat, imprimeur mais également fondeur de caractère, dont l'atelier était installé près de Saint Etienne et l'imprimerie à l'extrémité de Saint Pierre des Cuisines, qui prit sa succession quand il mourrut en 1502. Il est connu pour son édition de la Linda Me losyna de Jean d'Arros en 1489.

Arrivé de Bâle en 1484, Henri Mayer était installé rue d'Agulhères, l'actuelle rue de Rémusat. Il imprima cette année là, le De consolacion de Boèce. La première édition de l'Imitation de Jésus-Christ en français fut imprimée en 1488 par lui, à Tholose. Cet imprimeur de textes scolastiques et espagnols est connu pour avoir employé des pages de titre dès 1486. Ses affaires n'ont toutefois jamais vraiment été florissantes et lorsqu'il édita son chef d'ouvre, le Propriétaire des choses en espagnol (1494), il ne put le financer et dut en céder sept cent exemplaires pour payer ses dettes. Il cessa ses activités en 1494, date à laquelle il vendit son matériel à Jean Grandjean (le 8 avril pour être précis). Le dernier imprimeur d'origine allemande est un certain Bernard Intzverger de Spire dont on ne sait pas grand chose.
 
Gravure tirée de
l'Imitation de Jésus-Christ,
imprimé par Henri Mayer 
le 28 mai 1488. 
On ne connait que cinq ou six
exemplaires de ce précieux livre.
Imitation de Jésus-Christ

De nombreux libraires ont des représentants à Toulouse qui représente pour eux une porte vers l'Espagne. Ainsi Anton Koberger, le grand libraire et imprimeur de Nüremberg, possède à Toulouse une succursale; il est si puissant que Jean Paris envoie dès 1491 un de ses propres agents en Espagne pour s'y entendre avec les représentants de Koberger. 

¶ L'influence lyonnaise

Carrefour commercial entre Italie et Allemagne, deuxième centre typographique français en importance, Lyon a joué un rôle important dans le développement de l'imprimerie à Toulouse.

Ce sont ainsi les imprimeurs lyonnais qui ont introduit après 1477, la lettre de somme d'origine italienne, appelée rotunda à Toulouse et dans tout le Midi. Cette écriture gothique présentait la particularité d'être bien moins anguleuse que la lettre de forme ou textura traditionnellement utilisée. Elle possèdait de nombreuses lignes courbes et le pied des lettres se terminait en section carrée; comme pour la textura, les jambages inférieurs et supérieurs étaient assez courts. 

De même, les gravures utilisées par les typographes toulousains ont souvent été achetés aux imprimeurs lyonnais ou inspirés par leurs travaux. Les bois de la Mélusine imprimée par Jean Paris en 1489, sont inspirées ainsi des éditions de Le Roy et Husz à Lyon. De même, les belles illustrations du Missel de St Etienne, paru en 1490 chez Clébat, sont signés du monogramme «ID», comme les bois lyonnais attribués à Jean Dalls.
 
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