¶ La quatrième vague (1500-)
En 1508, Jean Faure publiait son Guide
pour les pélerins visitant la Terre Sainte. Ce libraire, devenu
sur le tard imprimeur, exerçait son art rue de Rémusat à
l'enseigne des cinq plaies, près de Saint Sernin. Il est décédé
en 1522. |
Illustration
de l'Historiarum enarratio in paradoxa Ciceronis de Mathurin Alamande
Imprimé
par Jean Faure le 3 octobre 1519
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Guyon Boudeville qui exerça à la même époque
nous est connu par ses livres richement illustrés et par l'usage
qu'il fit de l'italique pour la première fois à Toulouse.
Il avait également une tendance certaine à éditer
des ouvrages polémiques. Son penchant pour le protestantisme, qui
le conduira à imprimer semi-clandestinement des ouvrages de propagande
protestante, le conduira tout droit à l'échafaud. Sa marque
représentait un aigle perché sur un livre posé sur
une tête de méduse avec pour devise: « Velis, nolis
», « Que tu le veuilles on non ».
¶ Jacques Colomiès, le grand Toulousain
Il en va autrement de Jacques Colomiès, orfèvre
toulousain et heureux possesseur d'une métairie entre Puyjaudran
et Lille-Jourdain. Il avait épousé en première noce
Mondette Guimbaud, veuve de Jean Faure et nièce de Jean Grandjean
et en seconde noce Françoise Dumas, qui lui donna deux fils Arnaud
et Jacques II qui devinrent également imprimeurs, perpétuant
une maison qui ne s'éteignit qu'en 1750.
Celui qui est considéré comme le plus grand imprimeur
toulousain et en tous les cas certainement le plus actif de ce siècle,
publia en 1527 son premier ouvrage, le Liber de concordatas. Il
imprima des ordonnances en excellent français, aussi pur que celui
de Rabelais (qui n'avait encore rien écrit) ou de Ronsard (qui n'était
lui même pas né) et signé « Imprimeur à
Tholose, rue d'Agulhère, devant les monges de Saint Sernin ».
Page
de couverture des Controverses, Toulouse, 1534
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En 1534, il publia un curieux ouvrage, qui montre son goût
du débat, les Controverses des sexes masculins et féminins
de Gratian du Pont, « imprimé par Maître Jacques Colomiès,
maître imprimeur bien formé, lequel se tient et demeure rue
d'Agulhère, devant les Saturnines, nonain et dévot couvent
». |
Il est réputé pour ses belles réalisations
au format inhabituel et remarquables par leur typographie archaisante.
Catholique zélé, il fut l'imprimeur attitré du clergé
languedocien et produira de nombreux ouvrages qui pourfendront les Protestants.
Sa marque typographique pourtant représentait un pélerin
de Saint Jacques de Compostelle devant une colombe. Il jouera enfin, un
rôle actif dans la renaissance de la production en langue d'Oc. Il
est mort à un âge très avancé en 1594.
¶ Le livre toulousain au XVIe siècle
A Toulouse, les éditions du début du XVIe siècle
ont continué à subir l'influence lyonnaise, copiant les lourds
frontispices des imprimeurs lyonnais. Jacques Colomniès tenta de
s'affranchir de cette tutelle et le prouve en 1534, en utilisant pour illustrer
les Controverses, des bois d'inspiration très personnelle.
Les colophons donnent toujours des indications sur le livre,
présentant l'imprimeur et le librairie qui avait commandité
l'ouvrage. Parfois, le colophon perd son statut de carte d'identité
du livre pour se transformer en amusante réclame comme celui des
Hystoires
et lettres du glorieux... frère André de Spolète,
imprimé en 1532 par Jacques Colomiès:
« Imprimé fut cestuy petit propos,
A la requeste du marchant Jehan Barril,
Par celluy la qui ne quiert que repos.
Au vin se preuve la bonté du barril. »
Malgré les corrections, il arrive souvent que les livres
doivent être complété par un Errata, une invention
de l'humaniste Erasme. Quelquefois, ces erreurs sont corrigées alors
que le livre est en cours d'impression. Ainsi, dans Les controverses
des sexes masculins et féminins de Gratien du Pont, imprimé
à Toulouse en 1534, on pouvait lire l'Errata suivant: « Sensuyt
le dict errata... Et premierement il fault noter que toutz lers livres
de cette impression ne sont pas subgectz au present errata, car les ungs
ont este corrigez presque au commencement de limpression, les aultres vers
le milieu, les aultres vers la fin, et les aultres poinct... »
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